Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/396

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les animaux qui en ont un. Le cerveau est humide et froid. La vue est de la nature de l’eau ; car l’eau est de toutes les matières diaphanes celle qui peut se garder le mieux. § 8[1]. Il faut en outre que les sens les plus délicats le soient encore davantage dans les parties qui ont un sang plus pur. Le mouvement causé par la chaleur qui est dans le sang fait obstacle à l’action de la sensibilité, et c’est pour ces différentes causes que les organes de ces sens sont placés dans la tête.

§ 9[2]. Non seulement le devant de la tête doit être dégarni de chair ; mais il faut en outre que le derrière le soit également, parce que, chez tous les animaux qui ont une tête, il faut que cette partie soit la plus droite possible. Or rien de ce qui porte un trop lourd

  1. Les plus délicats. Ce sont en première ligne la vue, foule, l’odorat, et, en dernière ligne, le goût et le toucher. Dans les parties qui ont un sang plus pur. Ces parties, dans les théories d’Aristote, sont celles de la tête et du cerveau. — À l’action de la sensibilité. Ce serait plutôt : A l’action de l’intelligence. — Sont placés dans la tête. C’est-à-dire, dans un lieu plus froid et plus calme, d’après les théories Aristotéliques.
  2. Doit être dégarni de chair. Ceci doit s’appliquer au crâne et au front plutôt qu’au visage. — La plus droite possible. Ceci s’applique surtout à l’homme et à l’oiseau ; mais, dans les quadrupèdes, la tête est horizontale : « Pronaque dum spectent…. » — Si la tête était charnue. Voir l’Histoire des Animaux, livre I, ch. VII, page 43 de ma traduction, et ch. XIII, p. 72. — Le derrière n’a pas de cerveau. Il est difficile de comprendre cette erreur anatomique, puisque la botte osseuse du crâne est remplie derrière comme devant par la masse encéphalique et par le cervelet.