Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/399

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qu’on fait a lieu en avant, il faut voir d’avance l’objet vers lequel le mouvement se dirige.

§ 12[1]. C’est avec non moins de raison que le sens de l’odorat a été placé entre les yeux. Chaque sens en effet est double, parce que le corps est double aussi, puisqu’il a la droite et la gauche. Cette disposition ne se voit plus dans le sens du toucher. La cause paraît en être que l’organe initial du toucher n’est pas la chair uniquement, ni telle partie analogue à la chair, mais que ce sens est tout intérieur. § 13[2]. Pour le sens dont la langue est l’organe, c’est moins clair que pour d’autres sens ; mais ce l’est plus que pour le toucher ; car ce sens lui-même est aussi une espèce de toucher. Cette duplicité d’organes est cependant visible pour la

  1. Entre les yeux. L’odorat est placé dans le nez, qui est placé entre les yeux. — Chaque sens est double. C’est vrai pour quatre sens, puisqu’on peut aussi trouver une double organisation dans la langue ; mais Aristote exclut avec raison le toucher, qui est simple et répandu par tout le corps — Ne se voit plus dans le sens du toucher. C’est-à-dire que le toucher n’a rien de la double organisation des autres sens. — Tout intérieur. C’est bien vague ; et la physiologie moderne a essayé de déterminer davantage les choses, en constatant que tous les nerfs aboutissent à l’encéphale, qui serait alors le centre du toucher, comme de toutes les autres perceptions.
  2. C’est moins clair. L’observation est exacte ; et celle qui suit ne l’est pas moins. — Une espèce de toucher. C’est aussi l’avis de Cuvier, qui dit que le sens du goût est, de tous les sens, celui qui s’éloigne le moins du toucher ; Anatomie comparée, XVe leçon, p. 676 du tome II, 1re édition ; voir aussi, XVIIIe leçon, tome III, pp. 260 et suiv. — Cette duplicité d’organes… Cette observation semble avoir échappé à l’attention de Cuvier. — Aussi divisée en deux. Il y a du moins une parfaite symétrie entre les deux parties de la langue. — La sensation est partagée en deux. Dans les organes ; mais la perception n’en est pas moins unique pour la vue, l’ouïe, l’odorat. — Le nez ne remplirait pas son office. Cette théorie n’est pas très-juste, puisque les oreilles et les yeux ne remplissent pas moins leurs fonctions, bien que les deux organes soient séparés ; l’odorat aurait pu être disposé de même par la nature. Ici donc le mieux, c’est de s’en tenir au fait tel qu’il est, sans chercher à l’expliquer. Pour la respiration. Le nez contribue à la respiration, sans doute ; mais ce n’est pas lui qui la fait, comme Aristote semble le supposer. — A dû être placé au milieu. C’est une simple affirmation, à l’appui de laquelle on ne donne aucun argument.