Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/400

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langue elle-même, qui paraît aussi divisée en deux. Mais pour les autres sens, la sensation est partagée en deux d’une manière plus évidente. Ainsi, il y a deux oreilles ; il y a deux yeux ; et la disposition des narines est double également. Placé d’une autre manière et séparé en des lieux différents, comme l’est l’ouïe, le nez ne remplirait pas son office, non plus que l’organe dans lequel il est posé ; car c’est pour la respiration que l’organe de l’odorat a été donné aux animaux qui ont des narines ; et cet organe a dû être placé au milieu et dans les parties antérieures. § 14[1]. La nature a donc réuni les narines au milieu des trois autres sens, comme si elle eût voulu établir une règle unique pour le mouvement que cause la respiration. Ces sens d’ailleurs sont aussi merveilleusement disposés dans

  1. Au milieu des trois autres sens. La vue, l’ouïe et le goût. L’expression grecque est littéralement rendue ; et l’observation est ingénieuse, puisqu’en effet les narines sont placées entre les trois sens, sans être à égale distance de tous. — Une règle unique. Les deux narines sont accolées et ne forment qu’un nez. — Aussi merveilleusement disposés… C’est l’admiration habituelle d’Aristote pour la nature.