Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/403

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quadrupèdes, ceux qui sont ovipares, et qui ont des écailles, sont dans le même cas, et la raison est aussi la même pour eux. Cependant, parmi les vivipares, le phoque n’a pas d’oreilles, et il n’a non plus que les conduits auditifs ; ce qui tient à ce qu’il n’est qu’un quadrupède imparfait.

CHAPITRE XIII

De la vue et des appareils qui la protègent chez l’homme et certains animaux ; organisation de l’œil et de la pupille ; les paupières ; différences du jeu des paupières chez les différentes espèces d’animaux ; les oiseaux à vol pesant ont la vue peu longue ; vue excessivement perçante des oiseaux de proie ; élévation prodigieuse de leur vol ; yeux des poissons et des insectes ; dureté de leurs yeux ; mobilité des yeux dans les insectes ; les poissons et les insectes n’ont pas de paupières ; merveilleuse prévoyance de la nature, qui ne fait jamais rien en vain.

§ 1[1]. L’homme, les oiseaux, les quadrupèdes vivipares

  1. Des appareils protecteurs pour la vue. Voir l’Anatomie comparée de Cuvier, XIIe leçon, tome II, pp. 364 et 428, 1r e édit. — Deux paupières… à fermer les yeux. C’est exact ; mais les paupières ont aussi d’autres fonctions ; si elles couvrent l’œil dans l’état de repos, elles en nettoient la surface par leurs mouvements ; en se fermant subitement, elles en écartent les petits objets qui pourraient l’offenser ; et par le clignotement, elles diminuent la trop grande affluence ou intensité des rayons lumineux ; Cuvier, loc. cit.Par la paupière inférieure. Tous ces détails sont également exacts. — Les oiseaux…. des coins de l’œil. On sait que les oiseaux ont trois paupières, les deux ordinaires, et une troisième qui est verticale, et qui est située dans l’angle nasal de l’œil. C’est surtout la paupière inférieure qui couvre l’œil en s’élevant ; elle est plus grande et plus épaisse que la supérieure ; voir Cuvier, foc. cit. p. 430. — C’est qu’ils sont liquides. L’expression n’est peut-être pas très-juste dans cette généralité ; mais ce qui l’explique en partie, c’est que l’œil en effet a deux humeurs, l’aqueuse en avant du cristallin, et la vitrée en arrière, qui ont toutes deux la densité de l’eau pure, bien que la vitrée soit un peu plus épaisse. — La nature les a faits ainsi. La constitution de l’œil est plus compliquée qu’Aristote ne semble le croire ici, et elle est encore plus admirable qu’il ne le pensait ; mais les observations n’étaient pas de son temps poussées fort loin.