Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/402

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mouvoir ; car en se tournant en tous sens, elles recueillent bien mieux tous les bruits qui surviennent.

CHAPITRE XII

Les oiseaux n’ont pas d’oreilles et pourquoi ; les quadrupèdes ovipares et à écailles n’en ont pas non plus ; exception pour le phoque parmi les vivipares.

§ 1[1]. Les oiseaux n’ont pas d’oreilles ; ils n’en ont que les conduits, parce que leur peau est trop dure, et qu’au lieu des poils qu’ils n’ont pas, ils ont des plumes. Il n’y a pas là une matière que la nature aurait pu employer à faire des oreilles. Parmi les

  1. Les oiseaux n’ont pas d’oreilles. Sous-entendu : Extérieures, dans le genre du pavillon de l’oreille chez l’homme ou d’autres animaux supérieurs. Voir Cuvier, Anatomie comparée, XIIIe leçon, sur les oiseaux, pp. 464, 481, 505, 531, Ire édit. — Leur peau est trop dure. L’explication peut ne pas paraître très-satisfaisante. — Ils ont des plumes. Il n’y aurait eu rien d’incompatible entre des plumes et une oreille extérieure. — Il n’y a pas là une matière. C’est vrai ; mais rien ne s’opposait à ce que la nature ne fit les choses autrement. — Ovipares, et qui ont des écailles. Ce sont les sauriens, qui forment le deuxième ordre des reptiles. « Leur peau, dit Cuvier, est revêtue d’écailles plus ou moins serrées, ou au moins de petits grains écailleux ; Règne animal, tome II, p. 17, édit. de 1829. Les sauriens comprennent les crocodiles, les gavials, les calmans, les lézards proprement dits, les iguanes, etc., etc., jusqu’aux bipèdes et aux bimanes. — Le phoque. Il ne paraît pas que la science moderne se soit arrêtée à cette particularité, que présente l’organisation du phoque ; voir Cuvier, Règne animal, tome I p. 166, édit. de 1829. — Un quadrupède imparfait. Voir la description du phoque, Histoire des Animaux, liv. II, ch. I, § 12, où Aristote se sert de la même expression qu’il emploie ici. Cuvier dit en parlant des amphibies, Règne animal, tome l, p. 166, édit. de 1829 : « Leurs pieds sont si courts et tellement enveloppés dans la peau, qu’ils ne peuvent, sur terre, leur servir qu’à ramper ; mais comme les intervalles des doigts y sont remplis par des membranes, ce sont des rames excellentes. » Les phoques et les morses sont les deux seuls genres qui forment la troisième et dernière tribu des carnassiers mammifères.