Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/409

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§ 7[1]. Les poissons et les insectes et les animaux à peau dure ont des yeux fort différents ; mais aucune de ces espèces n’a de paupières. D’abord, ceux qui ont la peau des yeux dure n’en ont pas du tout. L’usage de la paupière exige un acte rapide, qui demande une peau pour pouvoir s’accomplir. Aussi, au lieu de cette protection qui leur manque, tous ont les yeux durs, comme s’ils voyaient au travers d’une paupière adventice. Mais comme, à cause de la dureté même de cette partie, ils ne peuvent nécessairement avoir qu’une vue obtuse, la nature a donné aux insectes des yeux

  1. Les poissons et les insectes. Il n’aurait pas fallu réunir ces deux espèces d’animaux, dont les yeux sont fort différents. — Les animaux à peau dure.. C’est la traduction exacte du texte ; mais l’expression est bien vague, puisqu’elle peut s’adresser à plusieurs classes d’animaux. — Des yeux fort différents. C’est pour cela qu’il fallait séparer l’étude des uns de celle des autres. — N’a de paupières. Ceci est exact, du moins en partie ; la plupart des poissons n’ont pas de paupières mobiles ; voir l’Anatomie comparée de Cuvier, XIIe leçon, article II, p. 434, 1re édition. Le poisson-lune a une paupière, qui se ferme par un sphincter circulaire. — Ceux qui ont la peau des yeux dure. Ceci s’applique surtout aux insectes, qui ont tantôt des yeux dits chagrinés, à cause des tubercules nombreux qui les couvrent, tantôt des yeux simples, et tantôt aussi des yeux chagrinés et simples concurremment ; Cuvier, loc. cit. p. 371, et surtout, p. 442, l’étude spéciale consacrée aux yeux des insectes et des crustacés. La structure de l’œil chez les insectes est très-différente de ce qu’elle est dans les autres animaux. — Au lieu de cette protection qui leur manque. C’est toujours à la prévoyante sagesse de la nature qu’Aristote fait allusion. — Au travers d’une paupière adventice. Les facettes nombreuses de l’œil des insectes forment une sorte de membrane, qui est fort transparente ; et derrière cette membrane, il y a un enduit opaque, qui, malgré sa consistance, ne semble pas devoir empêcher le passage de la lumière, jusqu’au point où l’insecte peut la percevoir ; voir Cuvier, loc. cit. pp. 442 et suiv. — Des yeux mobiles. Ceci n’est pas très-exact. — Ces insectes. Voir, outre Cuvier, la Zoologie de M. P. Gervais, p. 288, 3e édition.