Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/43

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tandis que la moelle contribue bien plutôt à sa chaleur. Le cerveau est, par sa position, isolé de toutes les parties du corps qui sont sensibles ; mais essentiellement chargé de conserver l’animal, il est le siège de l’âme. Comme il doit faire contrepoids à la chaleur que développe le cœur avec le sang, il est tout simple que les animaux qui n’ont pas de sang n’aient pas non plus de cerveau ; tel est le cas des polypes. Si donc, pour les animaux exsangues, on parle de cerveau, ce n’est qu’une analogie assez éloignée ; ces animaux ont peu de chaleur, précisément parce qu’ils n’ont pas de sang. Pour que le cerveau puisse remplir sa fonction propre de réfrigération, la nature a fait que les veines secondaires, parties de la grande veine et de l’aorte, se terminent à la méninge, dont le cerveau est enveloppé. Au lieu de grosses veines en petit nombre, qui auraient pu transmettre trop de chaleur, la nature a répandu tout autour du cerveau de nombreuses veines, petites et très fines, qui n’y roulent qu’un sang pur et léger, au lieu d’un sang épais et lourd. C’est peut-être aussi par la même cause que les