Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/436

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nature en est spongieuse et creuse ; et c’est par là que, tout à la fois, ces animaux goûtent et attirent leur nourriture. § 13[1]. C’est ce qu’on peut bien voir sur les mouches, les abeilles et tous les insectes analogues, et aussi chez quelques crustacés. Dans les pourpres, cette partie a une telle force qu’ils traversent et percent de part en part la coquille de certains testacés, tels que les escargots, avec lesquels les pêcheurs les amorcent. Les taons et les grosses mouches percent tantôt la peau de l’homme, et tantôt la peau d’autres animaux. Dans toutes ces petites bêtes, la nature de leur langue en fait comme un équivalent de la trompe de l’éléphant. Dans l’éléphant, la trompe est une utilité et une défense pour l’animal ; et dans les insectes, la langue tient la place d’un aiguillon.

  1. Sur les mouches. C’est une observation que tout le monde peut faire sur ces insectes. — Dans les pourpres. Voir les mêmes observations à peu près dans l’Histoire des Animaux, liv. IV. ch. 4, § 11. p. 44 de ma traduction, t. II. — Comme un équivalent de la trompe. Cette conformation est surtout très-marquée dans les mouches, quelque ténus que soient leurs organes. — Une utilité et une défense. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte ; mais il a les deux sens que j’ai dû indiquer en le traduisant. — La place d’un aiguillon. Sur les aiguillons des insectes, voir l’Histoire des Animaux, liv. IV, ch. Vu, §§ 5 et suivants, p. 71 de ma traduction.