Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/435

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§ 12[1]. Tous les animaux sans exception ont le désir et l’appétit de la nourriture, parce qu’ils sentent tous le plaisir qu’elle cause, le désir s’attachant toujours à ce qui peut plaire. Mais l’organe par lequel ils perçoivent la sensation de la nourriture est loin d’être le même dans tous ; dans les uns, cet organe est détaché et libre ; dans les autres, il est soudé ; et ce sont les animaux où la voix n’a rien à faire. Chez ceux-ci, il est dur ; chez ceux-là, il est mou et charnu. Aussi, dans les crustacés, tels que les crabes et les animaux de cet ordre, et chez les mollusques, comme les seiches et les polypes, cette partie est-elle à l’intérieur de la bouche. Dans quelques insectes, cette partie est également au dedans, comme dans les fourmis, et, en outre, dans beaucoup de testacés. D’autres l’ont en dehors comme une espèce de dard ; et alors la

  1. Le désir et l’appétit. Il n’y a qu’un mot dans le texte. — Le plaisir qu’elle cause. C’est vrai ; mais la vivacité de cette sensation varie avec les diverses espèces, puisque les uns sont voraces et que les autres ne le sont pas. — L’organe… est loin d’être le même. L’observation est exacte ; et la diversité des moyens que la nature emploie pour procurer aux animaux leur nourriture spéciale, est une des parties les plus curieuses de l’anatomie comparée. La revue que fait ici Aristote n’est pas complète sans doute ; mais elle n’en est pas moins louable et digne d’attention. S’il s’occupe peu des animaux supérieurs, c’est que chez eux les faits sont de toute évidence ; et il s’arrête plus particulièrement aux espèces où ils sont beaucoup moins clairs : crustacés, mollusques, insectes, etc. — À l’intérieur. L’expression est bien vague ; et il était possible de préciser les choses davantage. — Comme dans les fourmis. Ici encore il eût été possible de donner plus de détails. — Comme une espèce de dard. Dans quelques insectes, c’est un organe aussi puissant que peut l’être un dard proprement dit, notamment chez certaines espèces de mouches, comme l’auteur l’indique au paragraphe suivant. — Et attirent leur nourriture. En faisant le vide par une aspiration énergique, comme le fait aussi la trompe de l’éléphant, citée également au paragraphe suivant.