Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/59

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plus chaud que les cavités de gauche ; c’est aussi le sang le plus pur. Selon les espèces, le cœur varie de grosseur ou de petitesse, de mollesse ou de dureté. Ces différences influent beaucoup sur le caractère de l’animal ; les gros cœurs font les animaux lâches ; plus petits ou moyens, ils font les animaux braves. La grandeur ou l’étroitesse des cavités cardiaques a aussi de l’importance. De tous les viscères, le cœur est celui qui supporte le moins une lésion quelconque ; on peut bien le voir en observant les cadavres des animaux immolés dans les sacrifices. Les reins, le foie, le poumon, la rate sont malades bien plus fréquemment que le cœur.

Les deux veines qui aboutissent au cœur se ramifient de là dans le corps entier, en vaisseaux de plus en plus petits, portant partout le sang et la vie, avec la chaleur et la sensibilité. La grande veine est plus importante que l’aorte. On pourrait comparer cette répartition du fluide sanguin à ces canaux d’irrigation qui fécondent les vergers bien cultivés ; la nature, aussi, a canalisé le sang. C’est ce qui apparaît très nettement à travers la peau