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Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome II, 1885.djvu/44

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la nature a destiné les veines. Il faut nécessairement encore qu’il n’y ait qu’une seule origine pour les veines ; car là où c’est possible, une seule origine vaut mieux que plusieurs. C’est le cœur qui est le principe et l’origine des veines ; car les veines partent évidemment du cœur et ne le traversent pas ; la nature du cœur est veineuse, parce que le cœur est de même genre que les veines. § 5[1]. La position même du cœur est bien la place qui convient à un principe ; il est vers le centre du corps, plutôt en haut qu’en bas, et plutôt en avant qu’en arrière. C’est que, dans les choses qui sont plus importantes, la nature attribue le siège le plus important à ce qui n’a rien de plus grand que lui qui lui fasse obstacle. § 6[2]. On peut vérifier le fait de la manière la plus certaine chez l’homme ;

  1. . La place qui convient à un principe. Cette théorie est trop subtile sans cependant être fausse ; mais elle résulte des théories plus générales d’Aristote sur la sagesse de la nature. Voir la description du cœur et sa position dans l’Histoire des Animaux, liv. I, ch. XIV, pag. 281 et suiv. de ma traduction. — Vers le centre du corps. Le cœur est plutôt placé dans la partie supérieure du corps. Le centre serait plus bas.
  2. Chez l’homme. Il est tout simple qu’Aristote prenne ici l’homme pour type, comme il l’a fait dans l’Histoire des Animaux, liv. I, ch. VI, § 12, p. 41 de ma traduction. — Dans le centre. Voir le § précédent. — Qui est indispensable. Ce n’est pas la seule partie du corps qui soit indispensable à la vie ; mais celle-là peut sembler l’être plus que toutes les autres. — Les membres ne sont pas absolument nécessaires. Le fait est exact, et la raison qu’en donne l’auteur est péremptoire ; l’animal peut vivre sans ses membres, bien qu’alors il soit mutilé.