mais même dans les autres animaux, la nature veut pareillement que le cœur soit placé dans le centre de la partie du corps qui est indispensable ; et l’extrémité de cette partie du corps est celle par où sortent les excréments. Les membres peuvent naturellement différer d’une espèce à une autre, parce que les membres ne sont pas absolument nécessaires à la vie, puisque les animaux peuvent vivre avec des membres de moins ; et il est tout aussi évident que des membres surajoutés ne les empêchent pas de vivre non plus.
§ 7[1]. Mais quand on suppose que le principe des veines est dans la tête, on méconnaît la vérité. D’abord, c’est créer à plaisir plusieurs principes et des principes dissémines ; ensuite, c’est les mettre dans un lieu froid ; car ce lieu est évidemment d’une froideur extrême, tandis que la région du cœur est tout le contraire. Ainsi qu’on l’a dit, les veines passent à
- ↑ Le principe des veines est dans la tête. Ce système est attribué à Syennésis de Chypre, Histoire des Animaux, liv. III, ch. II, p. 218 de ma traduction. — Dans un lieu froid. Selon les théories Aristotéliques, le cerveau est essentiellement froid. Voir plus haut, livre II, ch. I ; et ch. II, § 5, et surtout ch. VII, § 5. — La région du cœur est tout le contraire. C’est dans le cœur qu’Aristote met le foyer de la chaleur animale. — Ainsi qu’on l’a dit. Voir l’Histoire des Animaux, liv. III, ch. III, §§ 2 et 3, p. 228 de ma traduction. — Qui traverse le cœur. Ceci est très exact ; tous les vaisseaux partent du cœur ou y aboutissent ; mais aucun ne le traverse ; et c’est de ce fait qu’Aristote a conclu que tous les vaisseaux partent du cœur, veines ou artères. — Une partie des veines. C’est l’expression même du texte ; mais cela ne se comprend pas bien. — Le centre du cœur. On pourrait traduire aussi : « Le corps du cœur qui est placé au milieu est naturellement épais et creux. » La différence est légère.