Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/108

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même les livres acroamatiques, ou ésotériques, parmi lesquels la Métaphysique tient, de l’aveu de tous, le premier rang.

Tout ce qu’on peut conclure du récit de Strabon, et de la circonstance que Plutarque y a ajoutée, c’est qu’avant le temps d’Apellicon et la publication faite par Tyrannion et Andronicus, les ouvrages d’Aristote étaient peu répandus, et que depuis ils le furent davantage. Cela est conforme au témoignage des contemporains, et Cicéron atteste, au début des Topiques, que, de son temps, les écrits d’Aristote sont peu familiers aux philosophes eux-mêmes. Peut-être parmi ces ouvrages dont les deux critiques répandirent des copies, y en avait-il quelques-uns d’inédits ; il ne paraît pas toutefois qu’aucun des grands ouvrages ait été dans ce cas. Les commentateurs qui ont si longuement écrit sur la Métaphysique, sur la Physique, sur les Analytiques, etc., auraient certainement noté des faits aussi dignes de remarque. Or, on ne trouve rien de pareil dans les livres d’Alexandre d’Aphrodisée, d’Ammonius, de Simplicius, de Philopon.

Le travail critique de Tyrannion ne paraît pas avoir été d’une grande importance, puisqu’il n’excita pas même l’attention de Cicéron, son contemporain et son ami. Celui d’Andronicus consista, suivant toute probabilité, dans ces tables dont parle Plutarque (πίναϰας), dans une classification plus rigoureuse des écrits d’Aristote, dans quelques dissertations sur l’authenticité de quelques-uns de ces écrits. Il réunit les traités qui se rapportaient aux mêmes matières, il en