Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/146

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

On trouvera à la fin de ce volume, Notes, liv. VI, p. 268, l’exposé de cette discussion qui date de loin, et que MM. Ravaisson et Brandis ont reprise de nos jours. Nous ne partageons point l’opinion négative de Brandis, encore moins pouvons-nous adhérer à l’hypothèse de M. Ravaisson. Avec Sepulveda nous admettons l’authenticité de tout le commentaire : on verra pour quels motifs, à l’endroit que nous venons d’indiquer.

Le mérite par excellence d’Alexandre d’Aphrodisée, c’est la clarté, et cette qualité, si précieuse dans un pareil sujet, n’exclut, chez lui, ni l’étendue, ni même la profondeur. Son unique défaut, si l’on peut appeler de ce nom une vertu éminente, c’est peut-être trop d’impartialité. Au milieu des opinions diverses, il reste quelquefois en suspens ; mais s’il n’opte pas toujours, toujours il met le lecteur en mesure de choisir ; et, quand il affirme, il serait difficile d’aller contre ses conclusions. Partout le commentaire nous révèle un grand esprit, un philosophe véritable ; et sans aller, comme Sepulveda, jusqu’à le nommer un ouvrage divin, on peut dire hardiment avec lui que ce commentaire l’emporte infiniment sur tout ce que nous ont laissé dans ce genre les Grecs et les Latins. La langue d’Alexandre se sent déjà, il faut l’avouer, des siècles de décadence, et son livre est loin d’avoir rien perdu en passant dans l’excellent latin scolastique de Sepulveda. L’expression du traducteur, toujours nette et précise, toujours exacte, mais non pas servile, donne à l’original une fermeté qu’il n’a pas toujours, et dans quelques passages, commente