Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/19

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et la centième partie du temps perdu dans ces labeurs ingrats et inutiles eût suffi pour lever tous les obstacles qui encombrent le lecteur dans presque tous les écrits d’Aristote.

Quoi qu’il en soit, nous essayons de venir, pour notre part, et dans la mesure de nos forces, à l’aide de ces laborieux amis de la philosophie, que n’effraie pas la lecture des textes originaux, mais qui, chercheurs d’idées avant tout, n’ont pas un long temps à dépenser dans de fastidieux détails, dans des comparaisons de variantes, dans d’arides discussions de mots. Il en est plus d’un, nous en sommes sûrs, qui, rebuté dès les premiers pas faits sans guide, s’est élancé brusquement du premier livre dans le douzième, et s’arrête avec regret en face des deux autres. C’est à ceux-là surtout que s’adresse cette traduction ; c’est leur intérêt que nous avons eu sans cesse en vue. Ce que nous devons au lecteur d’Aristote, c’est donc, non pas seulement la reproduction plus ou moins fidèle du texte nu de la Métaphysique, c’est aussi tout ce qui nous a paru de quelque utilité pour une intelligence plus complète du livre, tout ce que nous avons pu faire pour ne pas laisser le lecteur trop en-deçà du but. Forts de nos intentions, nous oserons même, dès cet instant, expliquer ce que c’est que la Métaphysique, déterminer l’objet que se propose Aristote, indiquer sa méthode, dégager les solutions qu’il a trouvées, en un mot présenter l’analyse, ou plutôt (qu’on nous passe cette expression ambitieuse), l’esprit de ce grand ouvrage ; car nous ne pouvons pas songer à donner une suite d’ex-