Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/190

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comme pour les autres, quels sont les principes dont ils établissent déjà l’existence, et comment ces principes rentrent dans les causes que nous avons énumérées. Or, voici quelle paraît être leur doctrine : Le nombre est le principe des êtres sous le point de vue de la matière, et aussi la cause de leurs modifications et de leurs états divers ; les éléments du nombre sont le pair et impair ; l’impair est fini, le pair infini ; l’unité tient à la fois de ces deux éléments, car elle est à la fois pair et impair ; le nombre vient de l’unité ; enfin le ciel dans son ensemble se compose, comme déjà nous l’avons dit, de nombres. D’autres Pythagoriciens admettent dix principes, qu’ils rangent deux à deux dans l’ordre suivant :

Fini et infini,
Impair et pair,
Unité et pluralité,
Droit et gauche,
Mâle et femelle,
Repos et mouvement,
Rectiligne et courbe,
Lumière et ténèbres,
Bien et mal,
Carré et quadrilatère irrégulier[1].
  1. Ἑτερόμηκες opposé à τετράγωνον, tout quadrilatère dont l’un des côtés quelconque est plus grand que le côté correspondant ; dont les côtés ne sont pas parallèles ; le quadrilatère irrégulier. St. Thomas, dans son commentaire sur la Mét., éd. d’Anvers, t. IV, fol. 10, a, pense qu’il s’agit ici du rectangle, ou carré long ; mais le rectangle n’est pas le contraire du carré : tous deux ont également leurs angles droits et leurs côtés parallèles ; ils ont trop de caractères communs.