Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/200

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l’essence, aucun d’eux n’en a traité d’une manière nette et précise. Ceux cependant qui l’ont fait le mieux sont ceux qui ont parlé des idées et des éléments des idées. Car ils ne regardent les idées et leurs éléments ni comme la matière des objets sensibles, ni comme les principes du mouvement. Elles sont, suivant eux, plutôt des causes d’immobilité et d’inertie. Mais les idées fournissent à chacune des autres choses son essence. Elles tiennent elles-mêmes la leur de l’unité. Quant à la cause finale des actes, des changements, des mouvements, ils parlent bien de quelque cause de ce genre, mais ils ne lui donnent pas le même nom que nous, et ne disent pas en quoi elle consiste[1]. Ceux qui admettent comme principes l’intelligence ou l’amitié, donnent à la vérité ces principes comme quelque chose qui est bon ; mais ils ne prétendent pas qu’ils soient la cause finale de l’existence ou de la production d’au

  1. Alexandre d’Aphrodisée, Schol., p. 553 ; Sepulv., p. 22 : « On demandera comment il se fait, puisque Platon a parlé de la cause efficiente, puisqu’il a dit : Nous devons trouver, démontrer quel est le formateur et le père de l’univers ; puisqu’il a indiqué la cause finale et le but des choses : Tout, dit-il, est au pouvoir du roi de l’univers, et tout existe en vue de lui ; on se demandera, dis-je, pourquoi Aristote ne trouve pas les deux causes en question dans le système platonicien. Serait-ce parce que Platon ne les énumère pas parmi les causes ? remarque que fait Aristote dans le livre Sur le bien. Est-ce parce que Platon ne les donne pas comme les principes de la production et de la destruction, et parce qu’il n’a pas éclairci suffisamment la notion de ces causes ? » Quel que soit le motif qui a déterminé Aristote, on sent qu’il manque ici quelque chose : Aristote ne nous montre pas Platon tout entier. Qu’on songe au Timée, au Xe liv. des Lois.