Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/215

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autre espéce de nombre, objet de l’arithmétique, et tous ces intermédiaires dont parient quelques philosophes. En quoi consistent ces intermédiaires, de quels principes dérivent-ils ? Pourquoi enfin des intermédiaires entre les êtres sensibles et les idées ? De plus, les unités qui entrent dans chaque dyade, viendront d’une dyade antérieure ; or, cela est impossible. Ensuite, pourquoi le nombre composé est-il un ? Ce n’est pas tout : si les unités sont différentes, il fallait s’expliquer comme ceux qui admettent deux ou quatre éléments : tous ils donnent pour élément, non pas ce qu’il y a de commun à tous les êtres, le corps par exemple, mais le feu ou la terre, que le corps soit ou non quelque chose de commun entre les êtres. Ici, au contraire, on fait de l’unité un être composé de parties homogènes comme l’eau ou le feu. S’il en est ainsi, les nombres ne seront pas des essences. Du reste, il est évident que s’il y a une unité en soi, et si cette unité est principe, l’unité doit se prendre sous plusieurs acceptions : autrement il y aurait là une impossibilité.

Dans le but de ramener tous les êtres à ces principes, on compose les longueurs de long et de court, d’une sorte de petit et de grand ; la surface de large et d’étroit ; le corps, de profond et de non-profond[1]. Mais alors, comment le plan contiendra-t-il la ligne, ou le solide la ligne et le plan ? Car le large et l’étroit diffèrent, quant au genre, du profond et de son contraire. De même donc que le nombre ne se trouve pas dans ces choses, parce que le plus et le moins diffèrent des

  1. Σῶμα δ’ ἐκ βαθέος καὶ ταπεινοῦ.