Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/308

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les mots sont l’expression, est la définition de la chose dont on parle. Du reste, la pensée d’Héraclite quand il dit que tout est et n’est pas, semble être que tout est vrai ; celle d’Anaxagore quand il prétend qu’entre les contraires il y a un intermédiaire, est que tout est faux. Puisqu’il y a mélange des contraires, le mélange n’est ni bien, ni non-bien ; on n’en peut donc affirmer rien de vrai.

VIII.

D’après ce que nous venons d’établir, il est évident que ces assertions de quelques philosophes ne sont fondées ni en particulier ni en général. Les uns prétendent que rien n’est vrai ; car rien n’empêche, disent-ils, qu’il en soit de toute proposition comme de celle-ci : Le rapport de la diagonale au côté du carré est incommensurable. Selon d’autres tout est vrai ; cette assertion ne diffère guère de celle d’Héraclite ; car celui qui dit que tout est vrai, ou que tout est faux, exprime à la fois ces deux propositions dans chacune d’elles. Si l’une est impossible l’autre le sera aussi.

Ensuite, il y a des propositions contradictoires, qui, évidemment, ne peuvent être vraies en même temps ; elles ne peuvent pas non plus être fausses en même temps ; et cependant cela semblerait plutôt possible, d’après ce que nous avons dit.