Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/31

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les mettez dans l’impossibilité de refuser leur adhésion. À ceux-là il n’est pas inutile de montrer la vérité armée, pour ainsi dire, de toutes pièces.

Le préambule de la Métaphysique est d’une étendue immense, et, au premier aspect, démesurée. Ce ne sont pas moins que les six premiers livres ; et l’ouvrage entier en a quatorze ! Mais l’étonnement cesse bientôt, dès qu’on songe à la marche habituelle du philosophe et à cette large méthode que nous venons d’esquisser ; dès que l’on réfléchit aux innombrables questions de toute sorte qui obstruent les abords du problème ontologique. D’ailleurs, l’ontologie, la science de l’être en tant qu’être, comme l’appelle Aristote, était, quand la Métaphysique parut, à peu près à ses premiers bégaiements. Il s’agissait de lui donner de la force et de la vie : on ne devait donc rien précipiter ; on ne pouvait s’entourer de trop minutieuses précautions.

Il était impossible, comme on l’imagine bien, qu’Aristote résolût toutes les questions préliminaires sans exposer, en partie du moins, son propre système ; mais il ne le fait qu’accidentellement, et le plus brièvement qu’il peut. Tout ce qui précède le VIIe livre n’est réellement qu’un préambule, même le VIe, où Aristote traite, comme il dit, de l’être qui n’appartient pas à la science. Ce n’est qu’au VIIe livre qu’Aristote aborde enfin son sujet véritable, l’étude de l’être en lui-même, de l’être en tant qu’être. Les bornes étroites de notre travail ne nous permettent pas de donner une analyse détaillée de cette partie ; nous nous contenterons de mettre en lumière les vérités sur