Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/334

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dans quel cas n’est-il pas encore en puissance ? C’est ce que nous déterminerons ailleurs[1].

VIII.

Substance[2] se dit des corps simples tels que la terre, le feu, l’eau et toutes les choses analogues ; en général, des corps, ainsi que des animaux, des êtres divins qui ont des corps, et des parties de ces corps. Toutes ces choses sont appelées substances, parce qu’elles ne sont pas les attributs d’un sujet, mais sont elles-mêmes sujets des autres êtres. Sous un autre point de vue, la substance est la cause intrinsèque de l’existence des êtres qu’on ne rapporte pas à un sujet : l’âme, par exemple, est la substance de l’être animé. On donne encore ce nom aux parties intégrantes des êtres dont nous parlons, parties qui les limitent et déterminent leur essence, et dont l’anéantissement serait l’anéantissement du tout. Ainsi, l’existence du corps, selon quelques philosophes, dépend de celle du plan, l’existence du plan de celle de la ligne ; et pour remonter plus haut, le nombre, d’après une autre


  1. « On dit bien de la pierre qu’elle est l’Hermès en puissance, mais la terre et l’eau, qui sont les éléments de la pierre, n’ont jamais été appelés un Hermès en puissance…. ; le chien nouvellement né a la vue en puissance, mais non pas celui qui est encore dans le ventre de sa mère. » Alexandre, Schol., p. 701 ; Sepulv., p. 139.
  2. Οὐσία. Voyez, pour les développements, liv. VII, 2 sq.