Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/339

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notions essentielles ne sont pas les mêmes. Ainsi l’homme et le cheval sont bien indivisibles par le genre, mais il y a différence dans leurs notions essentielles. Enfin les êtres dont l’essence est la même, mais avec une différence, sont d’espèces différentes.

L’identité d’espèce s’entend de tous les cas opposés à ceux que nous venons d’énumérer.

XI.

Antériorité et postériorité[1] s’entendent dans certains cas[2] de la relation à un objet considéré dans chaque genre comme premier et comme principe ; c’est le plus ou moins de proximité d’un principe déterminé, soit absolument et par la nature même, soit relativement à quelque chose, soit dans quelque endroit, soit sous certaines conditions. Dans l’espace, par exemple, l’antérieur est ce qui est plus proche d’un lieu déterminé par la nature, comme le milieu ou l’extrémité, ou pris au hasard ; et ce qui est plus éloigné de ce lieu est postérieur. Dans le temps, l’antérieur est d’abord ce qui est plus éloigné de l’instant actuel. Il en est


  1. Πρότερα καὶ ὕστερα.
  2. Dans le traité des Catégories, Aristote réduit à quatre le nombre des cas principaux où l’on peut dire qu’une chose est antérieure à une autre : 1o Succession dans le temps ; 2o Rapport de principe à conséquence ; 3o Succession dans l’espace ou ordre proprement dit ; 4o Comparaison de la valeur morale, ou ordre de mérite. Categ. 12 Bekker, p. 14.