Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/343

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mais seulement les meilleures. Pouvoir, se dit encore de la faculté de bien faire quelque chose, ou de la faire en vertu de sa volonté. Ceux qui seulement marchent ou parlent, mais qui le font. ou mal ou autrement qu’ils le voudraient, on ne dit pas qu’ils ont le pouvoir de parler ou de marcher. Pouvoir, s’entend également dans ce sens de la faculté d’être modifié.

Ensuite, tous les états dans lesquels on ne peut éprouver absolument aucune modification, aucun changement, ou dans lesquels on n’éprouve que difficilement une modification en mal, sont des pouvoirs ; car on est brisé, broyé, courbé, on est détruit, en un mot, non pas en vertu d’un pouvoir, mais faute d’un pouvoir, et parce qu’on manque de quelque chose. Les êtres à l’abri de ces modifications sont ceux qui ne peuvent être changés que difficilement, que légèrement, parce qu’ils sont doués d’une puissance, d’un pouvoir propre, d’un état particulier.

Telles sont les diverses acceptions de pouvoir ou puissance. Puissant[1] doit donc être d’abord ce qui a le principe du mouvement ou du changement ; car la faculté de produire le repos est une puissance, qu’elle se trouve dans un autre être, ou dans le même être en tant qu’autre. Puissant se dit aussi de ce qui a la faculté d’être ainsi changé par un autre être ; dans un autre sens, c’est la faculté de changer ainsi un autre objet ou en mieux, ou en pire. En effet, ce qui se détruit paraît avoir la puissance d’être détruit ; il ne saurait être détruit s’il n’avait pas cette puissance : il


  1. Δυνατόν.