Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/384

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même. Mais à quel principe, et à quelle cause amène une telle réduction ; est-ce à la matière, à la cause finale ou à celle du mouvement ? c’est ce qu’il nous faudra examiner avec le plus grand soin[1].

Sur l’être accidentel, tenons-nous-en à ce qui précède : nous avons suffisamment déterminé quels sont ses caractères. Quant à l’être en tant que vrai, et au non-être en tant que faux, ils ne consistent que dans la réunion et la séparation de l’attribut et du sujet, en un mot, dans l’affirmation ou la négation. Le vrai, c’est l’affirmation de la convenance du sujet et de l’attribut, la négation de leur disconvenance. Le faux est la contre-partie de cette affirmation et de cette négation. Mais comment se fait-il que nous concevions ou réunis ou séparés l’attribut et le sujet (et quand je parle de réunion ou de séparation, j’entends une réunion qui produise, non pas une succession d’objet, mais un être un) ? c’est ce dont il ne s’agit point présentement[2]. Le faux ni le vrai ne sont point dans les choses, comme, par exemple, si le bien était le vrai, et le mal, le faux. Ils n’existent que dans la pensée ; encore, les notions simples, la conception des pures essences, ne produisent-elles rien de semblable dans la pensée[3]. Nous aurons plus tard à nous occuper

  1. Quaestione proposita non respondet, propterea quod efficientibus causis, nec cuiquam alii annumerari debere perspicuum est. Alex. Sepulv., p. 179 ; Schol., p. 738.
  2. L’examen de cette question tient une grande place dans le septième livre.
  3. Quand on dit : homme, cheval, etc. on ne dit rien qui soit vrai ou faux, on n’affirme rien, on ne nie rien ; pour qu’il puisse y avoir vérité ou erreur, il faut un sujet et un attribut, et l’affirmation ou la négation de leur convenance ou de leur disconvenance.