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de l’être et du non-être en tant que vrai et faux. Qu’il nous suffise d’avoir remarqué que la convenance ou la disconvenance du sujet et de l’attribut existe dans la pensée et non dans les choses, et que l’être en question n’a pas d’existence propre ; car, ce que la pensée réunit au sujet ou en sépare[1], peut être ou bien l’essence, ou bien la qualité, ou bien la quantité, ou tout autre mode de l’être : laissons donc de côté l’être en tant que vrai, comme nous avons fait pour l’être accidentel. En effet, la cause de celui-ci est indéterminée ; celle de l’autre n’est qu’une modification de la pensée. L’un et l’autre ont pour objets les divers genres de l’être, et ils ne manifestent, ni l’un ni l’autre, quelque nature particulière d’être. Passons-les donc tous les deux sous silence, et occupons-nous de l’examen des causes et des principes de l’être lui-même en tant qu’être ; et rappelons-nous qu’en déterminant le sens des termes de la philosophie, nous avons établi que l’être se prend sous plusieurs acceptions[2].


FIN DU LIVRE SIXIÈME.

  1. Συμπλοκή, διαίρεσις. Au liv. XI, 8 : Ἐν συμπλοκῇ τῆς διανοίας. Il s’agit, comme ici, du vrai et du faux.
  2. Τοῦτο (τὸ βιϐλίον) δοκεῖ ἀτελὲς εἶναι. God. Reg.,Schol. p. 739.