Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/391

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Page 11. Toujours en effet les sciences ont, comme nous l’avons remarqué, leur source dans l’étonnement qu’inspire l’état des choses : ainsi, pour parler des merveilles qui s’offrent à nous d’elles-mêmes, l’étonnement qu’inspirent, ou les révolutions du soleil, ou l’incommensurabilité du rapport de la diagonale au côté du carré, à ceux qui n’ont point encore examiné la cause. Bekker, p. 983 ; Brandis, p. 9 : Ἄρχονται μὲν γάρ, ὥσπερ εἴπομεν, ἀπὸ τοῦ θαυμάζειν πάντες εἰ οὕτως ἔχει, καθάπερ τῶν θαυμάτων ταὐτόματα τοῖς μήπω τεθεωρηκόσι τὴν αἰτίαν, ἢ περὶ τὰς τοῦ ἡλίου τροπὰς, ἢ περὶ τὴν τῆς διαμέτρου ἀσυμμετρίαν.

Le sens que nous avons adopté pour cette phrase a contre lui les plus graves autorités. M. Cousin, De la Métaphysique, etc. p. 131 : « On commence par s’étonner que les choses soient de telle façon, et, comme on s’émerveille en présence des automates, quand on n’en connaît pas les ressorts, de même nous nous étonnons… » Hengstenberg, Arist. Metaph., p. 6 : So wundern sich diejenigen, welche die Ursache noch nicht durchschaut haben, über die automatischen Kunststücke, oder über die Sonnenwenden. — Bessarion : « Incipiunt etenim…, sicut de præstigiosis quæ per se ipsa moventur, illi qui nundum speculati sunt causam. » — Du Val, Synopsis analytica doctrinœ peripat., part. II, p. 88 : « His enim perspectis, cessabit admiratio, ut fit cum τῶν θαυμάτων (id est, eorum quæ sponte et per se moveri videntur, ut erant Dædali statuæ, ut sunt etiamnum præstigiatorum…, gallice joueurs de marionnettes, lignei homumuli, depugnantes saltitantes,) machinas, libramenta, funiculos deteximus. » — Alexandre d’Aphrodisée pense qu’il s’agit dans ce passage de figures automatiques : Τὰ ὑπὸ τῶν θαυματοποιῶν δεικνύμενα παίγνια, οἷον ἄψυχά τινα εἴδωλα ἃ ἐξ αὐτῶν δοκεῖ καὶ αὐτομάτως κινεῖσθαι. Schol. in Aristot., p. 530 ; Sepulv., p. 8. — Le Scoliaste de la bibliothèque Laurentienne se sert à peu près des mêmes ter-