Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/436

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texte dans ma traduction, portent tous tes quatre, au titre, le nom d’Alexandre, et que, de ce côté, rien absolument ne peut faire soupçonner que l’ouvrage soit de la main de divers commentateurs. En supposant qu’il y eût eu deux auteurs ou un plus grand nombre, je ne vois pas pourquoi les copistes auraient omis ces noms dans ce commentaire, plutôt que dans celui data Morale à Nicomaque. Le commentaire de la Morale, est pour la plus grande part l’ouvrage d’Eustrate ; néanmoins les parties composées par Aspasius et par Michel d’Ephèse, portent chacune un titre distinct, et sont marquées du nom de leur auteur.

« Quant, au caractère du style, à la diction, il y a une telle ressemblance entre les deux parties du commentaire dont il s’agit, que deux gouttes de lait ne se ressemblent pas davantage (ut lac non sit lacti similius). Que dirai-je du rapport des doctrines ? Non-seulement il y a un accord parfait entre les deux parties, mais même un certain nombre d’opinions propre à Alexandre, qui sont citées par Averroès et les autres Péripatéticiens, et qui se montrent dans ses autres ouvrage se rencontrent surtout dans les livres contestés.

« J’arrive aux preuves historiques. Le moyen de démontrer la fausseté du titre, c’était de faire voir qu’on trouvait dans les livres contestés le nom de quelque auteur postérieur à Alexandre, et particulièrement, qu’Alexandre y était cité. Alexandre vécut sous le règne d’Antonin et sous celui de Sévère ; et l’on sait qu’à partir de cette époque il n’est aucun commentateur des écrits philosophiques d’Aristote qui n’ait sans cesse à la bouche le nom d’Alexandre, soit pour confirmer ses opinions par le témoignage de ce philosophe, soit pour se glorifier d’avoir découvert quelque chose qui avait échappé à la sagacité d’un tel critique. Ce qu’allèguent à chaque instant Michel d’Ephèse, Jean Philopon, Simplicius, Ammonius, c’est l’opinion d’Alexandre. Et certes, c’était ici ou jamais, le lieu de citer Alexandre, soit pour invoquer son autorité, soit pour le réfuter, si l’on ne partageait pas ses idées, car les derniers livres de la Métaphysique contiennent en somme, si je puis dire, tous les points les plus importants