Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/53

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suprême, le principe de toutes choses, et que le bien c’est Dieu ; Dieu est le principe de tout bien et dans le monde sensible et dans le monde intelligible ; l’ordre et l’harmonie de l’univers sont le résultat de son action incessante. On ne peut s’empêcher, à ces caractères, de reconnaître la cause finale.

Mais tout en réclamant contre la sévérité de la critique d’Aristote, il faut avouer que ces divers principes ne sont pas toujours bien définis par Platon, qu’il les emploie souvent d’une manière peu scientifique. Platon n’est pas toujours d’accord avec lui-même ; il accumule d’immenses matériaux pour la science, mais avec lui la science n’a pas dit son dernier mot.

Tous les principes des êtres ont donc été étudiés soit par Platon, soit par les philosophes antérieurs, mais il est difficile encore de se reconnaître au milieu du vague et des contradictions de leurs systèmes. Aristote va s’emparer de leurs découvertes, les coordonner, les éclaircir l’une par l’autre, et y joignant ses propres recherches, il constituera enfin la philosophie première ; il l’appuiera sur des bases tellement solides, que vingt siècles pourront à peine ébranler le monument.

III. Le but de la science a déjà été déterminé[1] ; elle est la connaissance des principes et des causes de l’être ; Aristote sur ce point est d’accord avec Platon. Mais cette définition est encore vague, elle donne lieu à un grand nombre de questions qu’il faut éclaircir, si l’on ne veut se trouver à chaque instant arrêté par

  1. Métaph., I, II.