peu à peu dans l’univers, cet inexplicable hasard, cette obscure propriété de la matière produisant les êtres accidentels ; chaque chose a sa loi nécessaire, et tous les faits qui s’accomplissent dans la nature, qu’ils se présentent chaque jour ou qu’ils ne se reproduisent qu’à de rares intervalles, suivent inévitablement cette loi : le hasard ne peut trouver de place dans l’harmonie de l’univers. Nous ne connaissons véritablement qu’une seule cause d’accident, et cette cause, elle ne réside pas dans la matière ; c’est une force, une puissance active, c’est la volonté humaine. Il n’y a d’accidentel que ce qui est le résultat de cette volonté. Tout le reste est nécessaire et immuable.
Quoi qu’il en soit, Aristote est dans le vrai en affirmant que l’être accidentel, ne peut être l’objet de la philosophie. On doit seulement regretter qu’il ait un peu restreint, par ces idées d’accident, de hasard, la notion de cette harmonie universelle qui dérivait si naturellement de son système.
Le vrai et le faux ne doivent point non plus être l’objet de la philosophie ; elle étudie les êtres en eux-mêmes, et l’être soi est toujours le vrai ; ce n’est point la pensée qui constitue l’essence des êtres, c’est la pensée au contraire qui constitue le vrai et le faux, car le vrai et le faux ne sont que la convenance et la disconvenance du sujet et de l’attribut, et cette convenance ou cette disconvenance résident dans la pensée. L’ontologie ne s’occupe point de l’examen des êtres qui doivent leur existence à la pensée, elle n’a pour objet que l’essence et les lois de l’être considéré en lui-même.
IV. L’étendue et les limites de la science détermi-