Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/125

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bien l’ensemble. Mais l’unité se dit encore de ce dont la notion est une, ce qui a lieu quand il y a l’unité de pensée, qui est la pensée indivisible. Or, la pensée indivisible, c’est la pensée de ce qui est indivisible soit sous le rapport de la forme, soit sous le rapport du nombre. L’être particulier est indivisible numériquement ; l’indivisible sous le rapport de la forme, c’est ce qui est indivisible sous le rapport de la connaissance et de la science. L’unité primitive est, par conséquent, celle qui est la cause de l’unité des substances.

Voici donc les quatre modes de l’unité : continuité naturelle[1], ensemble[2], individu[3], universel[4]. Et ce qui constitue l’unité dans tous les cas, c’est l’indivisibilité du mouvement pour certains êtres, et pour les autres, l’indivisibilité de la pensée ou de la notion.

Remarquons qu’il ne faut pas confondre tout ce qui a la dénomination d’unité, avec l’essence même et la notion de l’unité. L’unité a toutes les acceptions que nous venons de dire, et tout être est un, qui porte en lui un de ces caractères de l’unité. Mais l’unité essentielle peut exister tantôt dans quelques-unes des choses que nous venons d’indiquer, tantôt dans d’autres choses qui se rapportent plus encore à l’unité proprement dite ; les premières ne sont des unités qu’en puissance.

  1. Τὸ συνεχὲς φύσει
  2. Τὸ ὅλον.
  3. Τὸ καθ’ ἕκαστον.
  4. Τὸ καθ’ ὅλου