Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/128

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’on pense connaître la quantité, quand on connaît par cette mesure.

La mesure du mouvement, c’est le mouvement simple, le mouvement le plus rapide, car ce mouvement a une courte durée. Dans l’Astronomie, il y a une unité de ce genre, qui sert de principe et de mesure : on admet que le mouvement du ciel, auquel on rapporte tous les autres, est un mouvement uniforme, et le plus rapide des mouvements. L’unité dans la musique est le demi-ton, parce que c’est le plus court des sons perceptibles ; dans la syllabe c’est la lettre. Et l’unité dans ces cas divers, n’est pas simplement l’unité générique, c’est l’unité au sens où nous venons de l’entendre. Cependant la mesure n’est pas toujours un objet numériquement un ; il y a quelquefois pluralité. Ainsi, le demi-ton est deux choses : il y a le demi-ton qui n’est pas perçu par l’ouïe, mais qui est la notion même du demi-ton ; il y a plusieurs lettres pour mesurer les syllabes ; enfin la diagonale a deux mesures[1], et, comme elle, le côté et toutes les grandeurs.

L’unité est donc la mesure de toutes choses, parce que c’est en divisant la substance sous le rapport de la quantité ou sous le rapport de la forme, que nous connaissons ce qui constitue la substance. Et l’unité est indivisible, par la raison que l’élément premier de chaque être est indivisible. Cependant les unités ne

  1. La mesure sensible, le doigt, la coudée, le pied, ou toute autre unité de ce genre, et la mesure intelligible. Voyez la note à la fin du volume.