Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/127

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de laquelle on connaît, et que la mesure des divers genres d’être est une unité, unité de longueur, de largeur, de profondeur, de pesanteur, de vitesse. C’est que la pesanteur, la vitesse, se trouvent à la fois dans les contraires, car l’une et l’autre sont doubles : il y a, par exemple, la pesanteur de ce qui a un poids quelconque, et la pesanteur de ce qui a un poids considérable ; il y a la vitesse de ce qui a un mouvement quelconque, et la vitesse de ce qui a un mouvement précipité. En un mot, ce qui est lent a sa vitesse, ce qui est léger a sa pesanteur. Dans tous les cas dont il s’agit maintenant, la mesure, le principe, est quelque chose d’un et d’indivisible. Pour la mesure des lignes, on va jusqu’à considérer le pied comme une ligne indivisible, à cause de cette nécessité de trouver dans tous les cas une mesure une et indivisible. Or cette mesure, c’est ce qui est simple, soit sous le rapport de la qualité, soit sous celui de la quantité. Une chose à laquelle on ne peut rien retrancher, ni rien ajouter, voilà la mesure exacte. Celle du nombre est donc la plus exacte des mesures : on définit en effet la monade, indivisible dans tous les sens. Les autres mesures ne sont que des imitations de la monade. Si l’on ajoutait, si l’on retranchait quelque chose au stade, au talent, et en général à une grande mesure, cette addition ou ce retranchement se ferait moins sentir que si l’on opérait sur une quantité plus petite. Une chose première à laquelle on ne peut rien retrancher qui soit appréciable aux sens, tel est le caractère général de la mesure, et pour les liquides et pour les solides, el pour la pesanteur et pour la grandeur ; et