Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/134

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est divisé ou divisible s’appelle pluralité ; ce qui n’est ni divisible ni divisé est appelé unité. Opposé se prenant dans quatre sens différents[1], dont l’un est l’opposition par privation, il y aura entre l’unité et la pluralité, opposition par contrariété et non point par contradiction ou par relation. L’unité s’exprime, se définit au moyen de son contraire, l’indivisible au moyen du divisible, parce que la pluralité tombe plutôt sous les sens que l’unité, le divisible plutôt que l’indivisible ; de sorte que sous le rapport de la notion sensible la pluralité est antérieure à l’indivisible. Les modes de l’unité, comme nous l’avons dit à propos des diverses espèces d’opposition, sont l’identité, la similitude, l’égalité ; ceux de la pluralité sont l’hétérogénéité, la dissimilitude, l’inégalité[2]. L’identité a différents sens. Il y a d’abord l’identité numérique qu’on exprime quelquefois par ces mots : C’est un seul et même être ; et cela a lieu quand il y a unité sous le rapport de la notion et du nombre : par exemple, tu es identique à toi-même sous le rapport de la forme et de la matière. Identique se dit aussi quand il y a unité de notion pour la substance première : ainsi, des lignes droites égales sont identiques. On appelle encore identiques des quadrilatères égaux et qui ont leurs angles égaux, quoiqu’il y ait pluralité d’objets : dans ce cas, l’unité consiste dans l’égalité.

Les êtres sont semblables[3], lorsque n’étant point

  1. Voyez liv. V, 10, t. I, p. 172 sq. et Catégories, 9, Bekk., p. 11.
  2. Liv. V, 9, t. I, p. 170 sqq.
  3. Liv. V, 9. id.