Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/135

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absolument identiques, mais différant sous le rapport de la substance et du sujet, ils sont identiques quant à la forme : un quadrilatère plus grand est semblable à un quadrilatère plus petit ; des lignes droites inégales sont semblables ; elles sont semblables, mais non pas absolument identiques. On nomme encore semblables, les choses qui, ayant la même essence, mais étant susceptibles de plus et de moins, n’ont cependant ni plus ni moins ; ou bien encore celles dont les qualités sont, spécifiquement, unes et identiques : c’est dans ce sens qu’on dit que ce qui est très blanc ressemble à ce qui l’est moins, parce qu’il y a alors unité d’espèce. On appelle enfin semblables, les objets qui présentent plus d’analogie que de différences, soit absolument, soit simplement en apparence : ainsi, l’étain ressemble plutôt à l’argent qu’à l’or ; l’or ressemble au feu par sa couleur fauve et rougeâtre.

Il est évident, d’après cela, que différent et dissemblable ont aussi plusieurs sens. La différence est opposée à l’identité ; de sorte que tout relativement à tout est ou identique ou différent. Il y a encore différence, s’il n’y a pas unité de matière et de forme : tu diffères de ton voisin. Il y a une troisième espèce de différence, la différence dans les êtres mathématiques.

Ainsi, tout relativement à tout est différent ou identique, pourvu cependant qu’il y ait unité ou être. Il n’y a point de négation absolue de l’identité ; ou emploie, il est vrai, l’expression non-identique ; mais ce n’est jamais en parlant de ce qui n’existe pas ; c’est toujours lorsqu’il s’agit d’êtres réels. Car on dit égale-