Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/16

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Procédons d’abord par voie de définition, et disons que l’essence de chaque être, c’est cet être en soi. Être toi, ce n’est pas être musicien ; ce n’est pas en toi que tu es musicien : ton essence est donc ce que tu es en toi. Il y a cependant des restrictions : ce n’est point l’être en soi comme une surface est blanche, car être surface ce n’est pas être blanc. L’essence n’est pas non plus la réunion des deux choses : surface blanche. Pourquoi ? Parce que le mot surface se trouve dans la définition. Pour qu’il y ait définition de l’essence d’une chose, il faut donc que dans la proposition qui exprime son caractère, ne se trouve pas le nom de cette chose. De sorte que si être surface blanche, c’était être surface polie, être blanc et être poli seraient une seule et même chose.

Le sujet peut aussi se trouver uni aux autres modes de l’être, car chaque chose a un sujet ; ainsi la qualité, le temps, le lieu, le mouvement : il faut donc examiner s’il y a une définition de la forme substantielle de chacun de ces composés, et s’ils ont une forme substantielle. Y a-t-il, pour homme blanc, la forme substantielle d’homme blanc ? Exprimons homme blanc par le mot vêtement : qu’est-ce alors qu’être vêtement ? Ce n’est point, assurément, un être en soi. Une définition peut n’être point définition d’un être en soi, ou parce qu’elle dit plus que cet être, ou parce qu’elle dira moins. Ainsi, on peut définir une chose en la joignant à une autre ; par exemple, si, voulant définir le blanc, on donnait la définition de l’homme blanc. On peut, en définissant, omettre quelque chose ; par exemple, si, admettant que vête-