Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/17

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ment signifie homme blanc, on définit le vêtement par le blanc. Homme blanc est blanc, il est vrai ; cependant la définition de la forme substantielle d’homme blanc, n’est point blanc, mais bien vêtement. Mais y a-t-il, oui ou non, une forme substantielle ? Oui, la forme substantielle, c’est ce qu’est proprement un être. Mais quand une chose est l’attribut d’une autre, elle n’est point une essence. Ainsi l’homme blanc n’est point une essence ; les substances seules ont une essence.

D’après ce qui précède, il y a forme substantielle pour toutes les choses dont la notion est une définition. Une définition, ce n’est pas simplement l’expression adéquate à la notion d’un objet, car alors tout nom serait une définition ; tout nom est adéquat à la notion de la chose qu’il exprime. Le mot Iliade serait une définition. La définition est une expression désignant un objet premier ; et par objet premier j’entends tout objet qui, dans sa notion, n’est point rapporté à un autre. Il n’y aura donc point de forme substantielle pour d’autres êtres que les espèces dans le genre[1] ; seules elles auront ce privilége, parce que l’expression qui les désigne n’indique point un rapport à un autre être, ne marque pas qu’elles soient des modifications ni des accidents. Pour tous les autres êtres,

  1. Il ne s’ensuit pas pour cela que toutes les espèces indistinctement aient une forme substantielle. « Neque vero quarumlibet specierum quidditas habetur, sed specierum abstractarum a substantiis, id quidditas est individuorum (τῶν ἀτόμων) ex quibus species secernuntur (ἐξ ὦν τὰ εἴδη ϰέχωρισται). » Alexandre d’Aphrodisée, Schol. in Arist. p. 744 ; Sepulv. p. 186.