Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/171

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portions ; et cependant nous ne faisons qu’une seule et même science de la géométrie, laquelle étudie les objets sous tous ces rapports : de même pour l’être ; c’est la philosophie seule et non pas une autre science qui étudie les accidents de l’être en tant qu’être, et les contrariétés de l’être en tant qu’être. Car c’est en tant que susceptible de mouvement, plutôt qu’en tant qu’être, qu’on pourrait rapporter à la physique l’étude de l’être. La dialectique et la sophistique s’occupent des accidents des êtres, et non pas des êtres en tant qu’êtres, ni de l’être en soi et en tant qu’être.

Reste donc à dire que c’est le philosophe qui traite des principes dont nous avons parlé, en tant qu’ils sont des êtres. Et puisque les diverses significations de l’être se rapportent toutes à une signification commune et unique, et comme elles, les diverses contrariétés, car toutes se ramènent aux premières contrariétés et aux premières différences de l’être, une seule science peut dès-lors embrasser toutes ces choses, et ainsi se trouve résolue la difficulté que nous nous étions posée en commençant, je veux parler de la question de savoir comment une seule et même science peut embrasser à la fois plusieurs êtres de genres différents.