Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/199

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mouvement des êtres qui se meuvent, sont immobiles : ainsi la science, la chaleur. Ce n’est pas la chaleur qui est un mouvement, c’est l’échauffement.

Le changement non-accidentel ne se rencontre pas dans tous les êtres, mais seulement dans les contraires et dans les intermédiaires, et dans les êtres pour lesquels il y a affirmation et négation. L’induction va confirmer ce que j’avance.

Le changement est, dans les êtres qui changent, le passage, ou bien d’un sujet à un sujet, ou bien de ce qui n’est pas sujet à ce qui n’est pas sujet, ou bien d’un sujet à ce qui n’est pas sujet, ou bien de ce qui n’est pas sujet à un sujet ; et j’appelle sujet ce qui se pose par l’affirmation. Il y a donc de toute nécessité trois sortes de changements ; car le changement de ce qui n’est pas sujet à ce qui n’est pas sujet n’est pas un changement véritable. Il n’y a pas là de contraires ; il n’y a pas non plus affirmation et négation, n’y ayant pas d’opposition. Le passage de ce qui n’est pas sujet à l’état de sujet, et dans ce cas il y a contradiction ; ce changement, c’est la production : production, absolument parlant, au point de vue absolu ; production déterminée, s’il s’agit d’un être déterminé. Le changement d’un sujet en ce qui n’est pas sujet, c’est la destruction : destruction, absolument parlant, au point de vue absolu ; destruction déterminée, s’il s’agit d’un être déterminé.

Si le non-être se prend dans plusieurs acceptions, et si l’être qui consiste dans la convenance ou la disconvenance de l’attribut avec le sujet[1] ne peut se

  1. L’être considéré comme le vrai n’a pas une existence substantielle ; il n’existe qu’en vertu de la pensée. Voyez liv. VI, 3, t.1, p. 219-20.