Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/231

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nie[1]. Ajoutez enfin qu’elle n’admet ni modification, ni altération, car tous les mouvements sont postérieures au mouvement dans l’espace.

Tels sont les caractères manifestes de l’essence dont il s’agit.


VIII.

.

Cette essence est-elle unique, ou bien y en a-t-il plusieurs, et s’il y en a plusieurs, combien y en a-t-il ? C’est là une question qu’il faut résoudre. Il faut se rappeler aussi les opinions des autres philosophes sur ce point. Nul d’entre eux ne s’est expliqué d’une manière satisfaisante sur le nombre des premiers êtres. La doctrine des idées ne fournit aucune considération qui s’applique directement à ce sujet. Ceux qui admettent l’existence des idées disent que les idées sont des nombres ; et ils parlent des nombres tantôt comme s’il y en avait une infinité, tantôt comme s’il n’y en

  1. Il ne faut pas conclure de cet argument, comme le fait observer M. Ravaisson, Essai, t.1, p. 567, en note, que, dans la pensée d’Aristote, le premier moteur doive avoir une puissance infinie, mais au contraire qu’il lui faudrait de la puissance s’il avait de l’étendue, mais dans ce cas seulement. La puissance n’appartient qu’à ce qui existe, comme l’âme, en une matière, ἔνυλον, et par conséquent en une étendue.