Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/232

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avait que dix. Pour quelle raison reconnaissent-ils précisément dix nombres, c’est ce dont ils n’apportent aucune démonstration concluante. Pour nous, nous allons traiter la question en partant de ce que nous avons établi et déterminé précédemment.

Le principe des êtres, l’être premier, n’est, selon nous, susceptible d’aucun mouvement, ni essentiel, ni accidentel, et c’est lui qui imprime le mouvement premier, mouvement éternel et unique. Mais puisque ce qui est mu est nécessairement mu par quelque chose, que le premier moteur est immobile dans son essence, et que le mouvement éternel est imprimé par un être éternel, et le mouvement unique par un être unique ; puisque d’ailleurs, outre le mouvement simple de l’univers, mouvement qu’imprimé, avons-nous dit, l’essence première et immobile, nous voyons qu’il existe encore d’autres mouvements éternels, ceux des planètes (car tout corps sphérique est éternel et incapable de repos, comme nous l’avons démontré dans la Physique) ; il faut alors que l’être qui imprime chacun de ces mouvements soit une essence immobile en soi, et éternelle. En effet, la nature des astres est une essence éternelle ; ce qui meut est éternel et antérieur à ce qui est mu, et ce qui est antérieur à une essence est nécessairement une essence. Il est donc évident qu’autant il y a de planètes, autant il doit y avoir d’essences éternelles de leur nature, immobiles en soi, et sans étendue[1] : c’est la conséquence qui ressort de ce que nous avons dit plus haut.

  1. Voyez la note à la fin du volume.