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cède ; car ce n’est point accidentellement que l’unité et la forme substantielle de l’unité sont une même chose. Si ce sont deux choses différentes, on ira à l’infini. On aura, d’un côté, la forme substantielle de l’unité, et de l’autre, l’unité ; et ces deux termes seront à leur tour chacun dans le même cas. Il est donc évident que pour les êtres premiers, les êtres en soi, chaque être et la forme substantielle de chaque être sont une seule et même chose.

Quant à toutes les objections sophistiques qu’on pourrait élever contre cette proposition, on y a évidemment répondu quand on a résolu cette question : Y a-t-il identité entre Socrate et la forme substantielle de Socrate ? Les objections renferment en elles-mêmes tous les éléments de la solution. Ainsi, à quelle condition y a-t-il identité entre chaque être et sa forme substantielle, à quelle condition cette identité n’existe-t-elle pas, c’est ce que nous venons de déterminer.

VII.

Entre les choses qui deviennent, les unes sont des productions de la nature, les autres de l’art, les autres du hasard[1]. Dans toute production il y a une

  1. Sur le hasard, voyez liv. VI, 2, 3, t. I, p. 214 sqq., et plus bas liv. XI, 8.