Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/309

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tique s’expliquent très bien, comme nous l’avons dit[1] (08), avec des nombres sensibles[2].

III.

Ceux qui admettent l’existence des idées, et qui disent que les idées sont des nombres, s’efforcent d’expliquer comment et pourquoi, dans leur système, il peut y avoir unité dans la pluralité ; mais comme leurs conclusions ne sont ni nécessaires, ni même admissibles, on n’en peut point induire l’existence du nombre. Quant aux Pythagoriciens, voyant que plusieurs des propriétés des nombres se rencontraient dans les corps sensibles, ils ont dit que les êtres étaient des nombres : ces nombres, suivant eux, ne sont pas séparés ; seulement les êtres viennent des nombres. Quelles raisons allèguent-ils ? C’est que dans la musique, dans le ciel, et dans beaucoup d’autres choses, se rencontrent les propriétés des nombres. Pour ceux qui n’admettent que le nombre mathématique, leur système n’entraîne pas aux mêmes conséquences que le précédent ; mais nous avons

  1. Dans le livre précédent.
  2. Il faut entendre : Des nombres de choses sensibles, que l’on considérera abstraction faite de ces choses elles-mêmes ; ἐξ ἀφαιρέσεως ἀριθμοί (ex aphaireseôs arithmoi), comme dit Alexandre d’Aphrodisée, Schol., p. 826.