Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/324

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n’y a que trois lettres doubles, et non pas parce qu’il y aurait trois accords ; car il y a plus de trois accords, tandis qu’il ne peut y avoir plus de trois lettres doubles.

Les philosophes dont nous parlons sont comme les anciens interprètes de Homère, lesquels aperçoivent les petites ressemblances et négligent les grandes. Voici quelques-unes des observations de ces derniers :

Les cordes intermédiaires sont, l’une comme neuf, l’autre comme huit : aussi le vers héroïque est-il comme dix-sept[1], nombre qui est la somme de ces deux nombres ; il s’appuie à droite sur neuf, à gauche sur huit syllabes[2]. — Il y a la même distance entre l’alpha et l’oméga qu’entre le grand trou de la flûte, celui qui donne la note la plus grave, et le petit trou, celui qui donne la plus aiguë ; et le même nombre est celui qui constitue l’harmonie complète du ciel.

On doit se garder d’aller s’embarrasser de pareilles minuties. Ce sont-là des rapports qu’il ne faut donc ni chercher ni trouver dans les êtres éternels, puisqu’il ne le faut même pas dans les êtres périssables.

En un mot, nous voyons s’évanouir devant notre examen les caractères dont firent honneur, et à ces natures qui, parmi les nombres, appartiennent à la

  1. Le vers héroïque ou hexamètre est composé primitivement de cinq pieds dactyliques et d’un pied trochaïque, en tout dix-sept syllabes.
  2. On appelait la droite du vers la première partie, du commencement au milieu, la gauche était la dernière partie.