Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/332

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Page 15. D’après cela, ou bien aucun des objets composés n’aura ni essence ni définition, ou bien ce ne sera pas une définition première ; nous l’avons déjà fait observer tout à l’heure. Bekker, p 1030 ; BRANDIS, p. 135 : Ὥστε τούτων τὸ τί ἦν εἶναι καὶ ὁ ὁρισμὸς ἢ οὐκ ἔστιν οὐθενὸς ἢ ἔστιν ἄλλμως, καθάπερ εἰρήκαμεν.

Les anciens éditeurs ont lu : ἢ οὐκ ἔστιν οὐδενὸς, ἢ εἰ ἔστιν, ἀλλὰ καθάπερ εἰρήκαμεν. Les deux leçons ont au fond le même sens ; seulement, avec l’ancienne leçon, il faut sous-entendre quelque chose pour compléter la phrase : οὐκ ἔστιν οὕτως, par exemple. Le vieux traducteur latin semble avoir eu sour les yeux un autre texte : Aut non est alicujus, aut si est, alicujus est ; mais on ne sait pas trop ce qu’il veut dire par alicujus est. Bessarion a lu : ἄλλως ἢ καθάπερ : Aut si est, aliter est quam quemadmodum…, ce qui s’écarte peu de la leçon de Brandis ; car Aristote vient de déterminer tout à l’heure le caractère des définitions proprement dites, en même temps qu’il a fait une distinction entre les êtres qui ont une essence et ceux qui n’en ont pas. Mais la leçon de Brandis, outre qu’elle se trouve dans un grand nombre de mss., est formellement indiquée par Philopon : Itaque vel non est ullius lalium definitio, vel aliter est, etc., fol. 26, b ; et Asclépius interprète la phrase dans le même sens que nous avons essayé de le faire en nous servant des mots : Ce ne sera pas une définition première ; ce qui prouve qu’il avait ἔστιν ἄλλως sous les yeux : ὥστε ἢ οὐκ ἔστι τούτων ὁρισμὸς, ἢ, εἰπερ ἐστὶν, ἀνάγκη ἐκ προσθέσεως εἶναι, ὥσπερ εἰρήκαμεν. Schol. in Arist., p. 746. Enfin Sepulveda a adopté cette leçon. Voyez Alex. Sepulv., p. 188.

Page 15. Si l’on dit qu’ils différent, parce qu’il est impossible de dire camus sans exprimer la chose dont camus est l’attribut essentiel, car le mot camus signifie nez retroussé ; alors, ou il sera impossible d’em-