Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/41

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leurs parties, et la matière est une de ces parties. Mais tous les êtres dans la composition desquels n’entre pas la matière, tous les êtres immatériels, par exemple la forme considérée en elle-même, ces êtres ou ne peuvent absolument se résoudre dans leurs parties, ou s’y résolvent d’une autre manière. Certains êtres ont donc en eux-mêmes leurs principes constitutifs, leurs parties ; mais la forme n’a ni principes, ni parties de ce genre. Et c’est pour cela que la statue d’argile se résout en argile, la sphère en airain, Callias en chair et en os ; c’est pour cela aussi que le cercle se résout en divers segments. Car il y a le cercle matériel : on applique également le nom de cercle, et aux cercles proprement dits, et aux cercles particuliers, parce qu’il n’y a point de nom propre pour désigner les cercles particuliers. Telle est la vérité sur cette question.

Cependant revenons un peu sur nos pas, pour l’éclairer mieux encore. Les parties de la définition, les éléments dans lesquels elle peut se décomposer, sont premiers, ou tous premiers, ou seulement quelques-uns. Mais la définition de l’angle droit ne peut pas se diviser en plusieurs parties dont l’une serait la notion de l’angle aigu ; la définition de l’angle aigu, au contraire, peut se diviser ainsi par rapport à l’angle droit. Car on définit l’angle aigu en le rapportant à l’angle droit : un angle aigu est un angle plus petit qu’un droit. Il en est de même du cercle et du demi-cercle. On définit le demi-cercle au moyen du cercle, le doigt au moyen du tout : le doigt est une partie du corps ayant tels caractères. De sorte que toutes les