Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/47

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réunion de la matière et de la forme, dans d’autres, de la substance et de la qualité. Et la comparaison dont se servait ordinairement Socrate le jeune[1], au sujet de l’animal, manque de justesse. Elle nous fait sortir de la réalité, et donne à penser que l’homme peut exister indépendamment de ses parties, comme le cercle existe indépendamment de l’airain. Mais il n’y a pas parité. L’animal est un être sensible, et on ne le peut définir sans le mouvement, par con-

    post demonstrabit, aut certe propter illa quæ in majore primo et sequentibus libris demonstrata sunt. » Alex. Aphrod., Sepulv., p. 205. Voyez aussi Philopon, fol. 30, a.

  1. St. Thomas pense que c’est Platon qu’Aristote a voulu désigner par le nom de Socrate le jeune. In Met., fol. 99, b. Cette supposition ne saurait être admise, bien que la comparaison dont il s’agit ici n’ait rien qui ne s’accorde avec les doctrines de Platon. Alexandre d’Aphrodisée a déjà remarqué qu’il s’agissait plutôt d’un personnage portant réellement le nom de Socrate. Et en effet, dans le Politique de Platon, deux Socrate se trouvent en présence, Socrate, le père de la vraie philosophie, et un autre Socrate, que l’auteur appelle, comme le fait ici Aristote, Socrate le jeune. C’est probablement de celui-là qu’Alexandre veut parler quand il dit que Platon nous montre un certain Socrate disputant avec le vieux Socrate,… τινὰ Σωϰράτην,… προσδιαλεγόμενον μετὰ τοῦ γηραιοῦ Σωϰράτους. Schol., p. 760 ; Sepulv., p. 206. C’est celui-là que désigne formellement Asclépius : Οὗ μέμνηται Πλάτων ἐν τῷ Πολιτιϰῷ. Schol., p. 760. Ce que nous savons de ce Socrate se réduit à fort peu de chose. Il joue dans le dialogue de Platon un rôle entièrement passif. Tout ce que nous apprend le dialogue sur sa personne, c’est qu’il était l’ami, le compagnon de jeux de ce Théétète que Platon a immortalisé ; qu’il fut un des auditeurs de Socrate, et probablement le disciple de Platon, car l’étranger qui expose si bien ses idées sur l’homme d’état, et que le jeune Socrate n’essaie pas même de contredire, a tout l’air de représenter Platon lui-même.