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sera donc pas l’idée d’une chose, la substance d’une autre ; il y a impossibilité : l’animal en soi serait chacune des choses que renferment les animaux. Et d’ailleurs quel animal en soi constituerait les animaux, et comment serait-ce le même animal en soi ? Comment est-il possible que l’animal dont la substance est l’animal en soi existe en dehors de l’animal en soi ?

Les mêmes conséquences reparaissent au sujet des êtres sensibles, et de plus absurdes encore. Si donc il y a impossibilité de maintenir la supposition, il est évident qu’il n’y a pas d’idée des objets sensibles, dans le sens où l’entendent quelques philosophes.


XV.


L’ensemble et la forme définie sont des substances différentes l’une de l’autre. J’entends par ensemble la substance qui se compose par la réunion de la forme définie et de la matière ; l’autre substance est purement et simplement la forme définie. Tout ce qui est substance à titre d’ensemble est sujet à destruction, car il y a production d’une telle substance[1]. Pour la forme définie, elle n’est point sujette à destruction, car elle n’est pas produite : ce qui est produit, ce n’est point la forme substantielle de la maison, c’est

  1. Voyez plus haut.