Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/67

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

La substance est un principe et une cause ; c’est de ce point de vue qu’il nous faut partir. Or, se demander le pourquoi, c’est toujours se demander pourquoi une chose dans un autre. En effet, si l’on cherche pourquoi l’homme musicien est un homme musicien, ou bien l’on cherche ce que l’on vient d’exprimer, c’est-à-dire pourquoi l’homme est musicien, ou bien l’on cherche autre chose. Or, chercher pourquoi une chose est elle-même, c’est ne rien chercher. Il faut que la chose dont on cherche le pourquoi se manifeste réellement ; il faut, par exemple, qu’on ait vu que la lune est sujette à des éclipses. Dans le cas où l’on demande pourquoi un être est lui-même, pourquoi l’homme est homme, ou le musicien musicien, il n’y a qu’une réponse à faire à toutes ces questions, qu’une raison à donner ; à moins toutefois qu’on ne réponde : C’est parce que chacun de ces êtres est indivisible en lui-même, c’est-à-dire parce qu’il est un ; réponse qui s’applique aussi à toutes les questions de ce genre, et qui les résout en peu de mots. Mais on peut se demander : Pourquoi l’homme est-il tel animal ? Dans ce cas, évidemment, ce n’est pas chercher pourquoi l’être qui est un homme est un homme, c’est chercher pourquoi un être se trouve dans un autre être. Il faut toutefois qu’on voie bien qu’il s’y trouve ; s’il n’en était pas ainsi, la recherche n’aurait aucun but. Pourquoi tonne-t-il ? C’est parce qu’un bruit