Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/84

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est seulement mobile dans l’espace. Il n’y a point non plus de matière dans les choses qui, bien que des productions de la nature, ne sont point des substances ; leur substance, c’est le sujet même qui est modifié. Par exemple, quelle est la cause, quelle est la matière de l’éclipse ? Il n’y en a pas, il y a seulement la lune qui subit l’éclipse. La cause motrice, la cause de la destruction de la lumière, c’est la terre. Quant à la cause finale, peut-être là n’y en a-t-il pas. La cause formelle, c’est la notion même de l’objet ; mais cette notion est vague si l’on n’y joint pas celle de la cause productrice. Ainsi, qu’est-ce que l’éclipse ? c’est la privation de la lumière. On ajoute : Cette privation résulte de l’interposition de la terre entre le soleil et la lune ; c’est indiquer, en définissant l’objet, la cause productrice. On ne sait pas quelle est, dans le sommeil, la partie affectée la première. N’est-ce point l’animal ? oui, sans doute ; mais l’animal dans une de ses parties : Quelle est cette partie, siége premier de l’affection ? c’est le cœur ou toute autre partie. Il y a ensuite à examiner la cause motrice ; ensuite, en quoi consiste cette affection d’une partie, qui n’est pas commune au tout. Dira-t-on que c’est telle espèce d’immobilité ? Fort bien ; mais cette immobilité vient, faut-il ajouter, de ce que le siége premier du sommeil a éprouvé une certaine affection.