Page:Arjuzon - Une seconde mère, 1909.djvu/69

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y maintenir l’ordre et la régularité. Tous les jours, on lui amenait ses enfants dans sa chambre, mais le médecin avait recommandé qu’ils n’y restassent pas longtemps, pour ne pas fatiguer la malade qui perdait ses forces à vue d’œil.

Elle faisait asseoir les enfants tout contre sa chaise longue, les pressait sur son cœur, passait sa douce main blanche dans leur chevelure, et l’on voyait souvent des larmes couler sur son pâle visage, à la pensée de l’abandon dans lequel elle laissait involontairement les chers petits dont, hélas ! elle ne pouvait s’occuper.

M. de Brides voyait-il l’émotion la gagner ainsi, il faisait sortir précipitamment les enfants et leur disait tout bas : « Allez retrouver Lison, mes chéris, et surtout ne faites pas de bruit ».

Un jour, leur père vint les chercher dans leur chambre ; il avait un air sombre et des larmes plein les yeux. « Entrez tout doucement chez maman, leur dit-il, vous l’embrasserez seulement et vous vous en irez tout de suite après. » Ils entrèrent sur la pointe des pieds,